Antoine de Saint Exupéry raconté

Un équipage a disparu

Le sauvetage de Marcel Reine et Edouard Serre

Nous sommes en 1927, l’année où Charles Lindbergh entre dans la légende de l’aviation pour sa traversée de l’Atlantique nord à bord du Spirit of Saint Louis. Antoine de Saint-Exupéry, lui, n’est pas encore une légende, mais cela ne va pas tarder. Pour l’heure, c’est un pilote qui a déjà fait ses premières armes sur la ligne de l’Aéropostale, transportant le courrier entre Toulouse et Casablanca, puis entre Casablanca et Dakar. Et il faut croire que son chef, Didier Daurat, a décelé dans le jeune aviateur quelques qualités puisque moins d’un an après son embauche, en octobre 1927, il obtient sa première promotion. A 27 ans, le voilà nommé chef d’aéroplace, à Cap Juby.

En fait de promotion, il ne va pas mener la grande vie ! Cap Juby est une modeste escale sur le tronçon africain de l’Aéropostale. Une escale, et rien de plus… C’est un peu le bout du monde, dans la colonie espagnole du Rio de Oro, dans ce qui est aujourd’hui le Sahara Occidental. Saint-Exupéry règne sur quelques baraques posées dans le sable du désert, au bord de l’océan. Avec les quelques mécaniciens qui l’entourent, il vit dans des conditions pour le moins rustiques. Les hommes de l’Aéropostale ont pour seuls voisins une petite garnison espagnole et des rebelles Maures qui ont pris la fâcheuse habitude de capturer les pilotes lorsque par malheur un avion s’abîme dans les dunes. Il y a aussi quelques animaux, fennecs, singes, gazelles, que Saint-Exupéry s’amuse à apprivoiser à ses heures perdues…