Antoine de Saint Exupéry raconté

Saint-Exupéry, l'américain

Saint-Exupéry a toujours entretenu une relation particulière avec New York. Pendant la guerre, entre vie nocturne et chausse-trapes politiques, l’écrivain profite de son exil américain pour livrer à la postérité deux derniers chefs-d’œuvre.

Saint-Exupéry à Manhattan – Extrait

Curieux paradoxe : Saint Ex a mis un point d’honneur à ne jamais parler un mot d’anglais – il disait qu’il avait déjà suffisamment de mal à écrire en français. Saint Ex n’avait pas non plus une haute estime de la civilisation américaine. En bon aristocrate de la vieille Europe, il voyait les Américains comme des gens vulgaires et matérialistes, pas assez portés à son goût sur les choses de l’esprit. Et pourtant, Saint-Ex a vécu une histoire forte et intime avec les Etats-Unis, en particulier avec la ville de New York. C’est là qu’il a été reconnu de son vivant comme un écrivain majeur. C’est là que ses livres sont devenus des best-sellers couverts de distinctions prestigieuses.

Oui, la première fois en 1938, comme un pionnier de l’aviation. Avant de décoller de l’aéroport de Newark pour tenter son grand raid vers la Terre de Feu, il passe un mois à New York avec le mécanicien André Prévot. Cette première visite est surtout consacrée aux préparatifs du raid, mais Saint-Exupéry découvre la ville depuis son luxueux hôtel proche de Central Park.