Les histoires de l’Envol des Pionniers

Les débuts de Mermoz dans l’Aéropostale, une étrange séductrice, des pigeons et une vache !

Le recrutement de Jean Mermoz – Extrait

En octobre 1924, à Paris, Jean Mermoz reçoit enfin sa convocation pour entrer comme pilote sur les Lignes Latécoère à Toulouse. Il est sans emploi et doit demander 20 F à sa mère pour prendre le train et se rendre à l’entretien.A Toulouse, il rencontre de M. Daurat, directeur de l’exploitation. Réputé pour sa sévérité, il reçoit la jeune recrue, car Mermoz n’a pas encore 23 ans, et examine son carnet de vol. Et alors il lui dit tout net : « Vous n’avez rien fait ».Mermoz se fige sur place : il a quand même 600 h de vol et des citations militaires. Mais rien de tout ça n’impressionne le directeur. Comme tous les autres, il doit commencer par un stage aux ateliers…

La dame aux bottes rouges – Extrait

Sur la Ligne, il y avait déjà assez peu de passagers, mais des femmes, c’étaient encore plus rare. Et pourtant, une passagère un peu particulière a commencé à fréquenter assidument la Ligne Toulouse-Casablanca pour affaires.
Autant dire que les équipages étaient toujours ravis de la voir arriver sur le terrain, d’autant qu’elle avait une tenue vestimentaire assez voyante et facilement reconnaissable puisqu’elle portait toujours de grandes bottes rouges, si bien qu’elle avait rapidement hérité du surnom de « l’amazone aux bottes rouges ». Les rumeurs les plus folles circulaient sur ses activités et on disait même qu’elle était dompteuse…

Les pigeons voyageurs de Vachet – Extrait

En mars 1924 a lieu l’inauguration de la Ligne Alicante-Oran par hydravion. C’était une ligne difficile parce qu’il fallait environ 3h pour parcourir 310 km exclusivement au-dessus de la mer.
Et, il était souvent impossible d’établir une liaison radio pendant le vol, c’était un véritable tour de force de réussir à capter un signal radio quelconque depuis un avion. Mais la communication était essentielle pour l’exploitation régulière d’une ligne comme celle-ci.
On savait que tout s’était bien passé quand l’avion arrivait à l’escale suivante. Mais pour un hydravion, c’est différent parce que, même s’il peut amerrir « partout », en vérité ce n’est pas un bateau, les appareils tiennent mal la mer…

La vache brésilienne – Extrait

Pour préparer les vols de nuit en Amérique du Sud, le directeur de l’exploitation sur le secteur, Julien Pranville, a organisé fin 1928 une tournée d’inspection des infrastructures. Il a choisi le pilote Pivot et son mécanicien Moré pour l’accompagner dans cette mission. Le vol de passe bien, quand, entre Caravellas et Bahia, dans le Nord du Brésil, l’avion se met tout à coup à faire un bruit inhabituel et à vibrer de tous ses membres !
Pivot est un pilote chevronné, il réagit en quelques secondes et repère une plage pour se poser. L’endroit est charmant mais un peu exigu.
L’équipage se prépare à l’atterrissage de fortune, les roues touchent le sol mais presque aussitôt, il y a une énorme secousse et l’avion rebondit ! …