Antoine de Saint Exupéry raconté

C'est le temps de la mobilisation pour Saint-Exupéry

Au 2/33 – Extrait

Septembre 1939 : la guerre que tout le monde redoutait depuis des mois finit par éclater. Rentré des Etats-Unis où il faisait la promotion de son dernier livre, Terre des Hommes, Antoine de Saint-Exupéry est mobilisé avec le grade de capitaine. Il retrouve Toulouse et la base aérienne de Francazal, affecté dans une unité de formation de pilotes de bombardiers.

Beaucoup s’en accommoderaient, mais pour lui, la situation confortable de l’arrière est insupportable. « J’ai besoin pour être de participer », dit-il. Saint-Exupéry ne conçoit pas sa vie autrement que dans l’action et, pour l’heure, sur la ligne de front, même si les combats n’ont pas vraiment commencé dans cette période de la « drôle de guerre ».

Le problème est qu’il est le seul à s’imaginer aux commandes d’un avion de guerre. Son entourage fait tout pour le persuader de rester à l’abri : on le préférerait au commissariat à l’information, avec des confrères écrivains comme Jean Giraudoux, ou bien au CNRS.

Il est certain qu’à 39 ans, il est trop vieux pour se soumettre aux conditions éprouvantes du pilotage moderne. Alors qu’il ne rêve que d’avions de chasse, il doit se rendre à l’évidence : il est usé, et les séquelles de son accident de 1938 au Guatemala restent vives. D’ailleurs, la visite médicale qu’il passe en octobre rend un verdict sans appel : il est déclaré inapte au vol.